SÉANCE PLÉNIÈRE DU 5 JUILLET 2023

Trois consultations principales étaient au programme de cette séance plénière (Programme Annuel 2024/Vision2025 & Politique Sociale). Nous vous proposons de découvrir nos explications de vote. Le SNB a voté contre et fait part de son opposition auprès de la Direction sur chacune d’entre elles.

Consultation sur le programme annuel 2024 Vision 2025 du dispositif commercial de SGRF (DCR &CAR) :

Tensions, mal être, pression commerciale excessive, collègues insuffisamment accompagnés et formés d’un côté, et sur sollicités de l’autre : nous avons livré ce constat sans concessions à la Direction qui, elle, se félicite de la réussite de la fusion juridique et informatique. Mais réunir 2 cultures d’entreprises aussi différentes, voire antinomiques, avec une vision « industrielle » d’une part et une vision « sur mesure », de l’autre, ne se fera pas d’un coup de baguette magique, même avec la meilleure des bonnes volontés.

Il faut redonner de la confiance aux équipes, au travers d’une gestion de leurs carrières plus transparente et reliée aux changements de postes, comme par le passé. La transparence doit aussi être remise à l’honneur sur les éléments de rémunérations et le mix de ceux-ci, pour gommer les écarts vers le haut, rendre la part variable plus lisible, équitable et améliorer rapidement l’épargne salariale qui doit converger vers les standards de nos pairs. Enfin et surtout, dans le quotidien, immédiatement, nous attendons une réelle action de formation sur les « process », outils et une prise de recul sur les enjeux commerciaux dans cette année de transition afin d’endiguer une explosion des RPS (Risques Psycho-sociaux) déjà bien visibles.

Pourtant, le SNB avait anticipé ces difficultés, mis en garde la Direction lors de la présentation du projet sur lequel nous avions déjà fait part de notre forte opposition, tant les moyens humains étaient fortement sous dimensionnés. Ce qui arrive était donc prévisible. Pourtant la Direction poursuit son programme de suppressions de postes et de déploiement à marche forcée.

De ce fait, le SNB ne peut que voter à nouveau contre ce programme, tant les volets santé, accompagnement, formation et rémunération sont négligés.

 

Consultation sur la mise à jour de la liste des regroupements d’agences Vision 2025 de SGRF :

Le projet présenté a fait l’objet de longs débats dans les commissions antérieures. Le modèle AMS désormais dominant ne nous convainc toujours pas en matière d’organisation du travail.

Bien sûr, il est compliqué de réaliser toutes les opérations de structure en « big bang » …mais il est aussi compliqué pour de nombreux salariés de connaître des situations de cohabitation ou de concurrence, même, parfois entre deux groupes.

Rajoutons que nous nous demandons encore comment les équipes Logistiques et RH, qui vont être drastiquement réduites, vont pouvoir mener de front toutes ces transformations.

Bref, concernant cette consultation faisant partie intégrante d’un projet global qui n’a pas recueilli notre soutien, le SNB votera contre.

Consultation sur la politique sociale de l’entreprise, les conditions de travail et l’emploi (art.26.3 de l’accord relatif aux moyens et à l’expression du droit syndical et social du 19 avril 2017) :

Encore une fois l’étude du Cabinet externe SECAFI met en lumière les remontées effectuées depuis des années par le SNB. Les salariés doivent faire toujours plus, avec toujours moins de moyens financiers et humains.

Pour rappel, une fois de plus le bilan social 2022 n’est pas flatteur, nous ne reviendrons pas sur l’explication de vote rendu lors de la plénière du mois de Mai…

Nous aurions pu également purement et simplement recopier l’avis de 2022 sur la politique sociale de 2021, tant la situation n’évolue pas :

  • Augmentation du turn over (+10.3%),
  • Baisse des CDI,
  • Dégradation des conditions de travail au sein de SG,
  • Démissions en hausse, à ce titre elles s’accentuent chez nos nouveaux collègues SG, issus du CDN ce qui n’est pas un bon marqueur…

Fatalement ou mécaniquement, notre attractivité baisse, notre « fierté » de salariés SG et donc notre taux de recommandation eux aussi. Et ce n’est pas l’augmentation du montant alloué pour l’aboutissement d’une cooptation qui va changer les choses.

Certes, les augmentations ont profité à davantage de salariés, 83% contre 23% en 2021, mais elles restent globalement en-dessous du niveau de l’inflation pour 57% des salariés. La Direction se flatte de voir la masse salariale progresser de 1%, mais après des années de régressions successives qui ne sont toujours pas comblées cela devrait inciter à plus de modestie.

Le peu d’intérêt de Société Générale pour la majorité de ses salariés de plus de 45 ans s’accentue et nous inquiète pour les + de 55 ans. Les augmentations de salaires sont plus rares et moins élevées en 2022, que pour les autres tranches d’âge.

Nous déplorons le manque d’analyse de leurs situations dans un contexte où ils vont devoir rester plus longtemps au travail, ce qui constitue un risque supplémentaire pour le moral de ces salariés ayant acquis une expertise, et une fidélité à l’entreprise qui n’est pas reconnue pour la plupart d’entre eux.

A l’heure où l’on nous demande de travailler plus longtemps, il faudrait enfin considérer et mieux valoriser ces salariés, ce que réclame le SNB par la mise en place de mesures concrètes…

En effet, si le taux de promotion global a augmenté de 6% en 2021 à 8.8% en 2022 il n’est que de 5.9% chez les plus de 45 ans.

Certes la Direction va rencontrer les Organisations Syndicales sur ce point, mais il existe d’ores et déjà des accords et des outils qui permettent d’éviter de faire des séniors les oubliés des augmentations et des promotions.

Pour ce qui est de l’égalité Femmes-Hommes si les accords successifs ont permis une amélioration, la situation est loin d’être optimale et les écarts pour chaque tranche d’âge perdurent. Les Femmes ont un salaire moyen inférieur de -6,6% à -17,8%, par rapport aux Hommes. Et si on tient compte du « variable », cela varie de -7,4% à -20,1% pour l’année 2022.

Les femmes sont surreprésentées dans les catégories TMB quelle que soit leur ancienneté. Inversement, elles sont sous représentées dans les catégories cadres à partir de la classification « I ». Lors de nos échanges en Commission EPQS, nous n’avons pas eu d’explications concrètes et nous ne pouvons toujours pas comprendre une telle différence d’évolution professionnelle. Pourtant SG recrute à niveau d’embauche égal autant de jeunes diplômés Femmes que d’Hommes. Un nouveau mystère aussi insoluble que celui du triangle des Bermudes…

Enfin dans le cadre du Rapport Leyre, une seule femme se situe dans les 10 plus hautes rémunérations de l’entreprise.

Et puisque tout va si bien sur notre territoire, à l’heure du retour au « Made in France« , et du respect de la RSE, la Direction poursuit le développement du offshoring, au détriment des postes en France. Le ratio « d’offshorisation » est passé de 9,9% en 2021, à 11,9% en 2022 ! Cette augmentation est une dérive inquiétante entrainant la dispersion des emplois hors du territoire national.

Tous ces éléments corroborent les inquiétudes des salariés qui se retrouvent logiquement dans les mauvais résultats du dernier baromètre employeur. En effet, on constate une nouvelle hausse du stress, avec 52% des répondants au niveau SGPM qui présentent du stress, dont 25% à un niveau élevé. Ajoutons que le niveau de stress demeure très élevé chez BDDF à 59% et élevé dans les centraux à 44%.

Année après année, le constat est le même, rassurez-vous nous ne sommes pas découragés et nous continuerons à porter nos revendications.

Cependant il est temps maintenant que Société Générale arrête de chercher des solutions compliquées à un ensemble de problématiques simples : suppressions de postes, différences de traitements, manque de visibilité, charge de travail en hausse et manque de reconnaissance financière sont bien les facteurs identifiés. Il faut donc enfin agir sur ces éléments. La situation est alarmante, les dégâts de la Fusion/Absorption sont déjà visibles et s’ajoutent à une situation tendue depuis des années

La balle est dans le camp de la Direction, seuls des actes concrets permettront de redresser la barre et de retrouver une attractivité sur le marché de l’emploi ainsi que l’adhésion des salariés.

 

Pour toutes ces raisons, les élu(e)s SNB ont voté « contre » le volet social.