Nous venons de recevoir l’intégralité du rapport de l’expert SECAFI en vue de la consultation des Instances Représentatives du Personnel sur le projet de la Nouvelle Banque, que nous sommes en train d’étudier attentivement. En attendant et dans la continuité de nos communications sur les modèles Pro, Risques (DCR), sur les segments Essentiel, Prémium, Patrimoniaux, Banque Privée, nous vous proposons un focus sur le marché des Entreprises. La Commission économique exceptionnelle des 9 & 10 Novembre 2021 ne nous a pas amené d’éléments concrets. Nous vous proposons tout de même, sur la base du dossier fourni, un éclairage sur le modèle retenu par la Direction dans le cadre de la Nouvelle Banque.
LE MODÈLE RELATIONNEL retenu :
Les marchés Entreprises ou « Corporate » se structureraient autour de 3 marchés, afin de répondre à la variété des besoins de cette clientèle :
- Le marché des Entreprises (51 000 relations, dont environ 800 groupes servis via le dispositif Agence Entreprises Parisienne),
- Le marché de l’Economie Sociale et des Institutionnels (8 800 relations),
- Le marché des Collectivités Territoriales (1 600 relations).
Afin de répondre aux préconisations du régulateur, le seuil d’entrée au marché ENT serait défini en fonction des chiffres d’affaires ci-dessous :
- 5 M€ en BtoC
- 2,5 M€ en BtoB
- 1,5 M€ pour les clients du périmètre Corse2
À noter que tous les Professionnels de l’Immobilier relèveraient de ce marché ENT indépendamment de leur chiffre d’affaires.
Ces seuils s’entendent :
- En CA consolidé ou combiné pour les groupes capitalistiques,
- En CA unitaire de chaque personne morale pour les autres cas.
Le fonds de commerce du marché Entreprises (hors ESI/COT) se décomposerait de la manière suivante :
- Les petites et moyennes entreprises jusqu’à 10 millions d’€ de CA seraient gérées par les Chargés d’Affaires PME.
- Les Moyennes Entreprise “à croissance”, les grandes entreprises et très grandes entreprises seraient gérées par les Chargés d’affaires ETI.
Les constats du snb :
- Le marché CliCom est impacté à la marge par la création du segment TPE en PRO.
- Ainsi, nos regards se sont avant tout tournés vers les emplois des Assistants Relation Clientèle qui deviennent Gestionnaires de Relation Client : chez SG, ils sont 1 pour 2 voire 3 CCPME, alors que dans certaines entités du CDN et de ses banques, c’est 1 pour 1. On nous avait promis le meilleur de chaque banque et finalement… ce sera le modèle le « moins disant » de SG qui sera donc retenu avec un ARC pour 2 De plus, le champ d’intervention des GRC sera plus étendu que celui des ARC (opérations de banque au quotidien, pour l’application des conditions tarifaires, la mise à jour des pouvoirs, ainsi que la mise en place, le décaissement et la gestion des crédits simples) avec une charge de travail déjà très dense, qui l’est devenue encore plus avec la Frontalisation. Comment cette nouvelle charge de travail pourra-t-elle être absorbée ? Plus de responsabilités pour les GRC pourrait être considéré comme une valorisation de leur métier, mais cela va engendrer un nouveau risque opérationnel et un fort impact en termes de Risques Psychosociaux.
- Le dossier fourni est bien silencieux sur 2 types de clientèle qui concernent pourtant nos collègues : Les Associations et les Collectivités Territoriales. L’ambition du Marché des Entreprises ne semble pas passer par elles.
- Une nouvelle ligne métier viendrait compléter le dispositif cible au sein de NVBQ/COR/ICB/ENV, afin de répondre aux enjeux de finance durable et de répondre à une demande croissante des investisseurs et émetteurs. Une équipe « Impact Structuring », en coordination avec les autres lignes métier expertes accompagnant les clients de NVBQ – au sein de NVBQ/COR et GLBA/IBD/DCM/GCM – et avec les CAR et AEP, aurait pour mission d’apporter son expertise pour le développement d’une gamme de produits ou services financiers sur mesure à destination de l’ensemble de la clientèle commerciale NVBQ (entreprises, acteurs de l’économie publique et de l’économie sociale). Son ambition serait d’accompagner les entreprises et institutionnels en les conseillant sur leur stratégie ESG (critères Environnementaux, Sociaux et de Bonne Gouvernance) et en leur apportant la capacité de structuration de leur financement (tant en capital qu’en dette). Ce développement sera en lien avec les Spécialistes RSE.
- On attendra également d’en savoir plus sur la stratégie de délocalisation des centres de décision, mais aussi de la gestion du risque sur ce marché des entreprises. Il a été mentionné que cet axe de la décentralisation, du « circuit court », est un élément moteur pour le succès de cette fusion : « Le niveau des délégations de crédits allouées et la présence de la filière Risques au sein des centres d’affaires permettraient des prises de décisions au plus près du terrain pour l’immense majorité des dossiers » : qu’en sera-t-il des strates, des « Limites à Divers », du nombre de décideurs ?
Le modèle organisationnel en cible s’appuierait sur l’architecture déployée par BDDF, avec un maillage constitué d’une trentaine de Centres d’Affaires Régionaux (CAR) se déployant largement sur le territoire au travers de 70 Centres d’Affaires Locaux (CAL) et de sites délocalisés.
On ne peut que s’étonner de tant nous avoir vanté les mérites et le savoir-faire du CDN en matière de Marché Entreprise pour finalement retenir … celui de SG…
En complément, deux Agences Entreprises traiteraient l’essentiel des Très Grandes Entreprises (grands clients Corporate), ainsi que les clients ayant des besoins spécifiques, dans le cadre d’un dispositif front-to-back adapté au traitement d’opérations complexes, notamment sur le commerce international. Le modèle organisationnel de RBDF serait retenu.
Le marché des Entreprises de la nouvelle Banque nourrit donc comme principales ambitions de s’inscrire dans le top 3 du marché français en termes de satisfaction client et d’apporter une expertise différenciante dans l’accompagnement stratégique des dirigeants d’entreprises.
- L’introduction d’une nouvelle segmentation permettrait de moduler l’intensité relationnelle et l’apport d’expertise en fonction de la taille et du potentiel des clients. On peut s’interroger sur la qualité de service qui sera rendue aux « plus petits clients » ?
- Concernant la filière Risque opérationnel et conformité, on va passer également à une nouvelle organisation basée en Délégation Régionale. Ainsi, nos collègues, qui étaient jusqu’ici en délocalisé, seront contraints au même choix que leurs collègues des risques en DCR : perdre cette fonction et rester en local, en espérant qu’ils y trouveront une nouvelle fonction…ou déménager pour suivre le transfert de leur poste… Vie privée ou vie professionnelle est donc le seul choix qui leur sera proposé…
LE DISPOSITIF FRENCH TECH :
- Certaines des entreprises / clients professionnels en hyper croissance de NVBQ seraient affectés dans un nouveau dispositif dédié, le dispositif French Tech, selon les critères d’éligibilité suivants (critères non cumulatifs) :
- Un financement par les fonds français Tier 1 (15 fonds identifiés + fonds directs BPI) : clientèle cœur de cible
- Un top startup à dire d’expert (vivier en amont de leur éligibilité au French Tech 120, entreprises montées par des serial entrepreneurs et accompagnées par des mentors ou accélérateurs de premier rang).
Le dispositif serait gouverné au Siège de NVBQ par la Direction des Entreprises et Institutionnels (NVBQ/DEI).
CONCLUSION :
Les intentions pour le marché des Entreprises semblent louables sur le papier. Cependant, le meilleur des 2 mondes n’est, une nouvelle fois, pas au rendez-vous. Par exemple, le dimensionnement des GRC ne semble pas y correspondre. A ce titre, comment vont-ils pouvoir monter en compétences efficacement tout en assurant la continuité de service, avec une charge de travail déjà très élevée et des effectifs sous dimensionnés ?
Si de nouveaux métiers vont faire leur apparition, nous ne pouvons à ce jour juger de leur pertinence et de leurs éventuels effets.
Une fois de plus la maxime de « faire plus avec moins » se substitue à celle du « meilleur des deux mondes ». Les effectifs des CAR subiront une baisse de 8% (- 161 postes), ceux des AEP 4,6% ( -19 postes) …
Si vous souhaitez de plus amples renseignements, n’hésitez-pas à nous contacter !
Info SNB fusion des réseaux SG-CDN Focus ENT du 22 février 2022